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Esprit/Révolution
Week-end pourri!
--> Et pourtant, il faisait beau...
Tout avait pourtant bien commencé, le chant des oiseaux comme réveil, le soleil à travers la brume, une bonne douche tiède, le café corsé à souhait, peinard... J'avais décidé de consacrer ce samedi à ma compagne, histoire d'aller s'acheter des fringues, elle a décidé de faire du sport. Jusque là, impeccable. C'est alors qu'elle me dit que sa soeur ous accompagnera.
-Ah... C'est chouette. Alors, sa soeur... Comme dirait Virginie Brac, c'est le chaînon manquant dans l'évolution entre le sanglier et le porc de concours, à se demander si elle est vraiment la soeur de la jolie petite femme avec qui je vis. Alors, comme ce truc doit faire face à son image chaque matin, il faut bien qu'elle se venge: elle est d'une méchanceté crasse! Bref, je décide d'en prendre mon parti et de faire des ronds de jambes, je suis super content! Bon, l'après-midi se passe sans trop de heurts, les méchancetés banales habituelles envers sa soeur, du genre: "C'est moche, ça ne te va pas, tes hanches sont trop larges, prends plutôt le machin vert fluo en toile de parachute, on verra moins tes formes,etc...". Mon oeil perçant rencontre alors ceux de ma compagne et lui dit: "Ca te va très bien, n'écoute pas Porcinet". Heureusement, elle a préféré écouter mon oeil, ce qui n'est pas toujours le cas. Bref, il est l'heure de rentrer, ouf, me dis-je... -Et si tu préparais une pizza (maison!, je cuisine en plus!!) pour ce soir, on mangerait tous ensemble et tout ça, quoi... Euh... Ben, je devais aller voir un concert, moi! Dick in Your Brain passaient près de chez moi... Et hop, la tronche en biais, mais je tiens bon et je vais à mon concert! Faut pas déconner... Vous avez déjà senti cette impression de bien-être quand vous quittez une ambiance fétide pour vous retrouver sur le chemin d'une soirée agréable, peinard, légère? Ah, c'était bien. Mais ça n'a duré que peu de temps. A cinq cents mètres de la salle de concert, je croise une espèce d'enculé en chignole qui heurte ma Volvo de plein fouet, le camion derrière moi ne sait m'éviter et baf! je suis pris en sandwich! C'est très étrange de se retrouver dans un habitacle qui a rétréci au point que votre nez touche le plafond de la voiture. Ce qui est drôle, c'est que la musique continuait de gueuler sans que je sache atteindre le lecteur CD pour l'arrêter. Impossible de bouger. J'ai un peu mal dans la poitrine, j'entends les cris de ce que je suppose être le camionneur qui invective copieusement l'autre taré qui m'a embouti. Puis on m'appelle. -Et là, ça va? Vous êtes blessé? Euh... J'en sais rien, je ne vois que le plafond, je ne sais absolument pas bouger. Je sens heureusement que cela ne doit pas être trop grave, je bouge les orteils. -Oui, ça va... Quelques minutes se passent, on essaye d'ouvrir les portières, mais apparemment, c'est pas possible. On me demande sans cesse si je vais bien, oui oui, ça va... Puis les pimpons des pompiers et des ambulances se font entendre. C'est chiant, j'entends plus ma musique... -Monsieur, vous êtes blessé, vous avez mal quelque part,...? -Je ne sais pas, je suis coincé. On m'explique qu'on va découper ma voiture en morceau, histoire de m'extraire de là. Ca fait pas mal de potin, mais cela va assez vite et je retrouve enfin la liberté. Je veux me lever, mais on me couche de force sur un brancard, je dois aller à l'hosto, il faut faire des examens, et tout ça. -Mais, ça va, je vous le jure, j'ai juste un peu mal là... Là, c'est la poitrine. J'aurais dû fermer ma gueule, me voilà embarqué en ambulance. Examens, radio, tout le bazar. Entre-temps, ma compagne, mes parents, mes soeurs arrivent - on me le dit, je ne vois personne. Voilà, tout va bien sauf trois côtelettes cassées, "mais on va vous garder cette nuit Monsieur, en observation". Merde, j'ai raté mon concert! Et en plus, on me fait des reproches... -Tu vois si tu étais resté à la maison et fait ta pizza... Non, mais je rêve ou quoi! Bref, j'ai passé la nuit et tout le dimanche à l'hosto dans une chambre commune de ronfleurs et de cracheurs de glaires, à subir leurs familles braillardes et les odeurs nauséabondes des dimanches sans déodorants... Je ne suis sorti qu'à 18 heures... Aujourd'hui, j'ai très mal aux côtes, mais à part ça, ça va... Ecrit par weinmann, le Lundi 31 Mars 2003, 10:14 dans la rubrique "Tout le reste".
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à 10:22