Vous excuserez cet article, mais hier, j'ai été en proie à une énorme crise de mysanthropie aiguë. J'ai reçu une réponse longuement attendu à une lettre et même si l'écriture était splendide, les mots étaient d'un vide absolu. C'est là que ma crise m'a pris.

L'être humain est une espèce vraiment abjecte. Qu'on retourne la question comme on veut, il n'y a rien à retirer de bon de ce conglomérat de cellules. Ainsi, l'être humain se complaît-il trop facilement dans des principes inutiles et dépassés, des clichés anachroniques pour lesquels il est bien facile de ne rien remettre en question, on se cache derrière une vertu dénuée de sens pour continuer de vivre sa petite vie sans surprise. Et puis, on donne un sens aux mots, on s'émeut pour rien, on se scandalise, on juge...

Le jugement est bien un sentiment humain, il donne libre court à toutes les intérprétations fallacieuses, il vous camoufle derrière un sentiment de bon-droit, il met en érection la morale, cette morale qui est toujours celle des autres.

Et rien pour le changement, rien pour un peu de piment, rien pour essayer autre chose et c'est pareil pour tout... Maintenant, c'est les éléctions et lorsqu'on lit les inepties sur les forums internet, on va continuer comme avant, par habitude, par confort intellectuel, si on peut encore parler d'intellect à ce niveau... On ne retient que des détails, une course de tarés supprimée, le prix des conserves taxées, son portefeuille, sa petite existence banale, son confort pitoyable... Les vrais questions vitales, celles qui sont pour les autres, ceux qu'on ne voit ni ne verra, on s'en balance pourvu qu'on ne perdra pas le droit à regarder son match de foot ou son loft story, à boire sa bière ou à se branler devant son porno... On se fout même de ses gosses, on sera plus là pour voir leur agonie dans un monde pourri jusqu'à l'asphyxie...

Il n'y a vraiment aucune fierté à être un être humain...