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Esprit/Révolution
Délires paranoïaques (suites)
"Puissance occupante en Irak, les Etats-Unis ne misent pas sur le relatif modernisme laïc de la société irakienne pour renforcer leur prestige civilisateur. Au contraire, l' "administration" américaine liquide les corps sociopolitiques encore stables, assiste, inerte, aux émeutes et au chaos, défait les solidarités économiques et réprime les résistances. Les occupants se comportent en colonisateurs, instaurant leur domination sur l'humiliation des autochtones. La culture américaine semble tournée vers l'agression et non vers la conciliation sociale."
Cette introduction de l'article de Denis Duclos paru dans le Diplo du mois de juillet est à elle-seule éloquente. Directeur des recherches au CNRS, Duclos explique la culture de la haine aux EU, haine ancrée depuis le début de son Histoire.
Le film, "Gangs of New-York" de M.Scorsese montre que la violence américaine n'a jamais été cantonée à la conquête du Far West ni à quelques épisodes sporadiques (mafias, émeutes raciales). Cette violence sans fin débute dès le débarquement des immigrants et touche toutes les strates de la société: les pauvres sont entassés dans des hangars hideux, les riches voient leur maison brûler... Les canons d'Abraham Lincoln bombardèrent les habitations civiles en représailles de manifestations de rue; déjà le recours aux bombardements civils était une technique priviligiée... Il est étonnant de constater que cette violence ne se retrouve ni au Canada, ni dans les pays d'Amérique Latine (voir "Bowling for Columbine").
Duclos est frappé par l'idée qu'il est impossible de se dire "états-uniens", comme on se dit canadien ou mexicain. Et si la tendance intrinsèque des EU à la violence avait quelque chose à voir avec cette absence volontaire de nom collectif? Car ce manque n'est pas un hasard: il tient à la tentative de certains américains de gagner leur indépendance vis-à-vis des patries européennes par la multiplicité des entités politiques et culturelles et non par une recherche d'unité solidaire. La culture "états-uniennes" est, hier comme aujourd'hui, une bataille perpétuelle entre individus, groupes, communautés, Eglises, Etats, entre droits er conceptions civiques, etc. Paradoxalement, cette compétition oppose toujours des coalitions, des groupements (gangs, milices, mafia,...) sous la houlette d'un chef. Il s'agit d'assurer l'hégémonie d'un groupe sur un quartier, une ville, un marché, etc. et ce, par tous les moyens.
L'attitude vengeresse américaine qui conduit à traiter inhumainement des prisonniers, à tirer sur des femmes et des enfants d'une foule à Bagdad ne relève donc pas uniquement d'une logique de grande puissance désinhibée qui prétend imposer sa loi au monde. Elle s'enracine dans l'histoire d'une conception de la vie en société qui est une négation de la notion même de société. Si plus de 10 000 personnes meurent par balles aix EU, ce n'est pas seulement à cause des médias qui entretiennent l'angoisse sécuritaire, cela vient du fait qu'une part de ce qui fonde la substance d'une société n'a jamais été formée dans ce pays.

Voilà un très bref résumé de cet article fantastique (je me suis contenté de recopier certains passages du début de l'article qui plantent le décors). La suite est une magistrale explication historique de ce statut (pas ou peu de notion de société), avec exemples concrets.
Il est probable que l'entièreté de cet article soit en ligne sur le site du Monde Diplomatique dès ce mois ou dès septembre. De toute manière, ils (ceux du Diplo) vous feront la joie de vous l'envoyer si vous le demandez...
Ecrit par weinmann, le Mardi 19 Août 2003, 16:49 dans la rubrique "Esprit/Révolution".


Commentaires :

  ImpasseSud
ImpasseSud
23-08-03
à 11:06

Voilà un point de vue tout à fait nouveau, et j'espère bien réussir à trouver l'article.