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Esprit/Révolution
Enseignement.
Je serais ravi que quelqu'un m'explique le système éducatif français. Si je ne me trompe, il faut, pour qu'un instituteur ou un prof, puisse exercer qu'il réussisse plusieurs examens (outre bien-sûr ses études). Je voudrais également connaître le nombre d'années d'études nécessaires pour devenir instituteur. Oui, mais pourquoi? Parce qu'en Belgique, le système éducatif est en pleine déliquescence...
Je suis instituteur de formation. J'ai exercé un an et me suis vite rendu compte que ce métier allait me détruire. Il faut savoir qu'en Belgique, le gouvernement est scindé en trois, voire en six! C'est tellement compliqué que je ne m'y retrouve pas moi-même, comme beaucoup de belges d'ailleurs. Quant à l'enseignement, c'est un véritable foutoir, accrochez-vous! Il y a plusieurs réseaux d'enseignement: l'enseignement de la communauté française, l'enseignement libre confessionnel, l'enseignement libre non confessionnel, l'enseignement provincial et l'enseignement communal! Il faut faire x2 car il y a aussi la région flamande... Bien, chaque réseau est plus ou moins dépendant de l'autre, c'est à dire que le financement de ceux-ci dépend d'instances différentes et que les directions dépendent de ces mêmes instances. En résumé: une école communale dépendra de la commune, même si celle-ci reçoit des subsides de la Communauté Française (qui n'est pas encore tout à fait l'Etat!). Une école de la Communauté Française recevra directement ses ordres et ses subsides de la Communauté. Les écoles libres sont sensées être indépendantes, ce qui est logique puisqu'elles ne suivent pas certaines lois du pays. Elles ont par exemple un réglement d'ordre intérieur propre, différent des autres écoles, elles ont des critères de passage d'une année à l'autre pour un élève différents des autres écoles, ce qui en soi, est inconstitutionnel. Mais suite à des pressions des partis catholiques, ces écoles doivent jouir des mêmes droits que les autres écoles. Ce qui n'est pas normal étant donné que par exemple, une école libre est propriétaire de ses bâtiments, pas les autres! Mais si des travaux sont entrepris dans une école libre, l'Etat paye! L'Etat paye aussi les profs de religion qui eux dépendent des évêchés!! Bref, les écoles libres sont de facto favorisées. Mais ce n'est encore rien! Outre le sous-financement de l'enseignement en Belgique, des lois assassines ont été votées il y une dizaine d'années pour limiter le nombre de classes par école, donc pour limiter le nombre de profs, donc pour grossir les classes. Les étudiants (dont moi!) ont manifesté en masse, se sont fait casser la gueule par la maréchaussée, mais les lois sont passées! On a obligé des écoles à fusionner, on a raboté les budgets, des écoles, fautes de sous ont dû fermer leurs portes! Attendez, c'est loin d'être fini! A cause de ces lois, des milliers de profs se retrouvent sans travail, les profs et instits diplômés sont mis sur des listes d'attente et il est préférable d'adhérer à un parti politique et de faire la pute, histoire d'être pistonné. Selon le nombre d'élèves par classe, on ajoutera ou on fermera une classe. C'est ainsi que l'on se retrouve avec des classes regroupant les six niveaux de primaire pour un seul instit! Vous me direz que avant, cela arrivait souvent sans que rien de mal ne se passe. C'est vrai, mais à l'époque, l'instituteur était quelqu'un de reconnu, c'était "Monsieur le Maître". Aujourd'hui, la Belgique a inventé le "Conseil de participation". C'est à dire que les parents ont le droit d'intervenir dans la façon de donner cours. Comme si moi, je donnais mon avis sur la maçonnerie ou la chimie! Donc, le prof n'a preque plus de statut: il est devenu psy, éducateurs à la place des parents, assistant social et accessoirement (très accessoirement) pédagogue. Parce que le prof doit également suivre ce qu'on appelle "le socle de compétences". C'est une espèce de bible que des inspecteurs scolaires, des psycho-pédagogues allumés ont pondu et que les instit doivent suivre: ça ne veut rien dire puisqu'aucun enfant n'est le même! Ca marche tellement bien que selon l'UNESCO, l'enseignement en Communauté Française est une des plus mauvais du monde! Ce qui était loin d'être le cas il y vingt ans. Et ce n'est pas tout! Il y a aussi le magnifique système des nominations! En Belgique, lorsque vous commencez une carrière d'enseignant, vous êtes en situation précaire car vous n'êtes pas nommé! Comment êtes-vous nommé? Au hasard, tout simplement et surtout selon votre ancienneté. N'espérez pas trouver un emploi la première année après vos études: vous n'êtes pas ce qu'on appelle "prioritaire". C'est ainsi que des profs sont nommés après seulement dix ans, voire plus. J'en ai même connu qui ne l'on jamais été. Mais une fois que vous êtes nommé, vous êtes indéboulonnable! Quoique vous fassiez. Vous pouvez donc vous permettre de tomber malade, de prendre une pause carrière et de revenir dix ans après en foutant à la porte un enseignant pas nommé. Mais si vous êtes nommé dans une école X et que vous postulez dans une école Y, vous retombez à zéro! Vous n'êtes plus nommé! Pire, vous perdez votre ancienneté, donc des sous pour votre pension! Et une nomination dans l'enseignement communal ne compte que dans le communal, pas à la Communauté Française et vice-versa. Il n'y a donc aucun critère qualitatif pour être nommé, il n'y a aucun suivi dans les nominations, par exemple, des tests au cours des années ou des inspections. Bref, c'est l'apologie de la crétinerie. Il y a encore pleins de choses à dire, des abérrations à la belge à la pelle, mais je m'arrête ici, c'est déjà pas si mal... Ecrit par weinmann, le Mardi 8 Avril 2003, 11:26 dans la rubrique "Esprit/Révolution".
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à 11:49