L'été que nous venons de passer pourrait bien être un avant-goût d'un futur pas si lointain.

C'est ce que le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/gl/lucffren.htm), référence mondiale en matière de climatologie, nous dit:

"Il y a aujourd'hui un consensus total sur le fait que l'atmosphère s'est réchauffée de 0,6°C en un siècle. Les prévisions les plus récentes estiment que l'augmentation moyenne, d'ici la fin du XXIè siècle, sera comprise entre 1,4°C et 6°C".

Une fourchette de prédiction assez large qui s'explique par le fait qu'il est impossible de détérminer la quantité de gaz carbonique qui sera relachée par l'homme. Ce que nous savons par contre, c'est que les océans, l'atmosphère et les forêts sont capables, aujourd'hui, d'absorber 3 milliards de tonnes de carbonne par an. Nous en relachons plus de 7 milliards! "Si l'on ne change rien, on va vers 20 milliards de tonnes par an d'ici cinquante ans" nous dit Jean Jouzel du CNRS.

Certains prétendent que nous sommes dans une période interglaciaire qui dure seulement plus logtemps que la normale et donc, les données naturelles peuvent expliquer les conditions actuelles. Argument fallacieux car s'il est vrai que nous somme dans une période interglaciaire, l'activité humaine est partie prenante dans le phénomène, comme le disent d'ailleurs tous les membres du Giec. Il est donc extrêmement dangereux, voire irresponsable, de nier les changements climatiques irréversibles causés par l'homme. Il ya de terrible effets de seuil à craindre qui pourraient vite arriver, "les hommes ne sont pas aussi indépendants de leur écosystème qu'ils se plaisent à le croire", nous dit Stéphane Hallegatte du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement. Ainsi, par exemple, au Costa-Rica ou 70% de l'économie dépend du café, il suffirait que la température augmente de seulement 2°C pour que pratiquement toutes les plantations disparaissent. Autre impact: si les cours d'eau venait trop à baisser du fait de la sécheresse, il faudrait fermer les centrales nucléaires car elles risqueraient la surchauffe et donc, l'explosion... On peut également parler de l'augmentation du niveau de la mer par un phénomène de dilatation et de fonte des glaces terrestres. C'est une menace pour beaucoup de grandes mégalopoles qui sont des ports... Pour JeanJouzel, "l'inertie du climat est énorme. Même si l'on stabilise nos rejets de carbone rapidement, la température et le niveau de la mer vont continuer d'augmenter. Plus tôt on agira, mieux se sera bien-sûr!" Mais que faire? D'abord, se sentir concerné et surtout, il est de toute première urgence d'augmenter les budgets de recherches afin d'exploiter de nouvelles sources d'énergie, mais comme le dit Stéphane Hallegatte, "avec le prix extrêmement bas du pétrole aujourd'hui, nous ne sommes pas vraiment dans une optique de recherche de nouvelles énérgies". 100 milliards d'euros sont dépensés par an pour éponger les dégâts des catastrophes naturelles alors que seuls 4 milliars d'euros sont dépensés dans la recherche climatique, satellites compris. "Or nous savons qu'un euro investi dans la recherche météorolgique entraîne un gain de 15 euros pour la communauté", détaille Michel Jarraud, de l'OMM (www.wmo.ch/web-fr/wmofact.html).

Ce que le réchauffement changera chez nous? Une très belle étude du magazine "Terre Sauvage" nous le décrit parfaitement, sans aucun alarmisme, mais tristement réaliste, selon les études et les rapports du Giec.

D'abord, du "stress" en tout genre pour les arbres. Les stress à répétitions, notemment, hydriques ne peuvent que fragiliser les arbres et à terme, modifier la composition des forêts.

Crues et inondations seront de plus en plus fréquentes, dues aux nettes intensification du cycle de l'eau. Le climat du sud de la France pourrait se rapprocher de plus en plus de celui de l'Afrique du Nord; à l'évidence, les risques d'incendies pour les forêts de ces régions seront encore plus grands. Le réchauffement climatique devrait accentuer les différences de température entre le nord et le sud. Or ces différences sont à la base même de phénomène comme les tempêtes...

Et puis la mer monte... Depuis le début du siècle, les mers ont déjà gagné environ 20 cm. Au cours de ce siècle, il augmentera propbablement de 95 cm. Pour les côtes, les estuaires, les marais, les conséquences seront très importantes. La Camargue, certaines régions hollandaises, le Bangladesh, le Botswana,... connaîtront certainement des phénomènes au moins locaux de submesrion.

Le scénario extrême serait l'arrêt pur et simple du phénomène du Gulf Stream... En effet, une étude publiée dans la revu "Nature" a démontré que le Gulf Stream s'affaiblit dans des proportions inquiétantes: les flux d'eau froide entre la mer de Norvège et l'Atlantique ont diminué de 6% au cours des conquantes dernières années. A proximité des îles Féroé, cette diminution atteint 25%! La circulation du Gulf Stream pourrait être atténuée, voire supprimée, ce qui entraînerait une chute de température de 5 ou 6°C dans nos pays bouleversant ainsi totalement nos conditions de vie.

Il y a également d'autres bouleversement écologiques: à cause du réchauffement de nos régions, des espèces animales introduites accidentellement dans nos régions (comme certains papillons) s'adaptent parfaitement. Sans prédateur indigène, ces espèces prolifèrent et entrent en concurrence avec des espèces indigènes et les menacent de disparition.

"Les modalités de reproduction des oiseaux sont modifiées. Les migrateurs partent plus tard et reviennent plus tôt", nous dit Jacques Blondel de l'institut français pour la biodiversité (http://ifbdev.proxprod.com/devel/actu_autres.php).

Le nombre des espèces menacées ne cesse de croître. C'est un bouleversement auquel l'homme payera (à juste titre) un lourd tribut.

Aux nom du profit économique, les "nouveaux capitalistes" tueraient père et mère pour le droit de polluer (un marché boursier déjà très juteux), niant les faits, la réalité, pourvu qu'ils puissent s'enrichir. On pourrait les qualifier de cynique, mais stupide leur sied mieux.

George Bush, garant de la démocratie, des droits de l'Homme et de la paix sur terre, vient d'autoriser le défrichement d'une des dernières forêts primaire de la planète en Alaska. En Alaska toujours, son administration, malgré les coups élevés et les conditions de travail dangereuses, a programmé de vendre huit contrats d'exploitation pour le pétrole et le gaz. Les populations locales condamnent ces décisions. Mais le chimpanzé de Washington ne se laissera pas arrêter par l'incompatibilité de ces forages avec l'activité touristique et de pêche... Ni par la peur des ours polaires et des baleines provoqués par les lumières des plates-formes... Et il ne se souvient certainement pas de la marée noire provoquée par l'Exxon Valdez en 1989...